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01/11/2015

Toussaint : la communion des saints et l'eucharistie

 christianisme,catholicisme

...selon Joseph Ratzinger :


 

Je crois à la communion des saints, affirmons-nous chaque dimanche. C'est, souligne le futur Benoît XVI*, une explicitation du je crois en l'Esprit-Saint :

<< [La mention de la « communion des saints »] ne se trouve pas dans le texte ancien du Symbole de la ville de Rome, mais traduit bien une donnée de l'Eglise ancienne. Vient ensuite la mention de la « rémission des péchés ». Les deux affirmations sont à comprendre comme des traductions concrètes de l'article sur le Saint-Esprit, comme des présentations de la manière dont cet Esprit agit dans l'histoire. [...] Le mot « communion des saints » renvoie en premier lieu à la communion eucharistique, qui unit les Eglises répandues à travers le monde en une seule Eglise, en vertu du corps du Seigneur. Le mot sanctorum (« des saints ») ne se rapporte donc pas primitivement à des personnes, mais signifie les dons sacrés, la réalité sainte qui est donnée à l'Eglise par Dieu dans la célébration eucharistique, pour être le véritable lien de l'unité. L'Eglise n'est donc pas définie par ses fonctions et son organisation, mais par son culte : comme communauté de table autour du Ressuscité qui en tous lieux la rassemble et l'unit. Très vite, il est vrai, l'expression « communion des saints » vint à évoquer aussi les personnes qui par le don un et saint de Dieu sont elles-mêmes unies entre elles et sanctifiées. On commença à comprendre l'Eglise, non plus seulement comme unité autour de la table eucharistique, mais comme communauté de tous ceux qui, grâce à cette table, sont unis également entre eux*. Et à partir de là, le concept d'Eglise prit bientôt une ampleur cosmique : la communion des saints dont il est question [dans le Symbole] déborde les frontières de la mort ; elle relie tous ceux qui ont reçu l'unique Esprit, son unique force vivifiante. >> 

Joseph Ratzinger ajoute, à propos des dernières paroles du Symbole (la résurrection de la chair et la vie éternelle), qu'elles doivent aussi être comprises comme un développement de la foi au Saint-Esprit et à sa puissance transformante « dont elles décrivent l'effet final » : 

<< La perspective de la résurrection […] découle nécessairement de la foi à la transformation de l'histoire, inaugurée avec la résurrection de Jésus. Avec cet événement, la frontière du bios, c'est-à-dire la mort, est franchie et une nouvelle situation est créée : le biologique est placé sous la domination de l'Esprit, de l'amour qui est plus fort que la mort. Dès lors la barrière de la mort est fondamentalement brisée et un avenir définitif s'ouvre pour l'homme et le monde. […] Un jour, de la « complexification » du bios grâce à l'amour, naîtra la complexité définitive, la réalisation définitive de la personne et de l'unité, fruit de l'amour. Parce que Dieu Lui-même est devenu ver de terre, parce qu'Il est devenu la dernière lettre dans l'alphabet de la création [Oméga], cette dernière lettre est devenue sa lettre, et ainsi l'histoire est ordonnée à la victoire définitive de l'amour : la croix est vraiment la rédemption du monde.  >>

 

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* Cf. Eucharistie et mondialisation, de William Cavanaugh (Ad Solem).